Il EST DE CES INSTANTS
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Quand
tu m'as-dit: " je monte". Je n'ai pas entendu
tes
pas dans l'escalier, le craquement des marches,
le
silence qui les suit, ce moment impalpable
où
je me retrouve seul à entendre ton souffle.
Ma
main s'est arrêtée suspendue à la page
et,
reprenant sa course, a retrouvé
le
bruit de la plume raturant avec rage
ce
mot qui m'échappait et refusait d'entrer.
Il
est de ces instants où les mots sont absents
pour
décrire le bonheur de ces tous petits riens,
qui
s'insinuent en vous, se cachent par instant,
pour
vous surprendre encore et vous dire: c'est maintenant !
J'ai
attendu longtemps et persisté encore,
les
mots restaient muets, se fracassaient aveugles
sur
la feuille presque vierge que l'ombre envahissait.
Au-dessus
de ma tête, je sentais ta présence.
Quand j'ai poussé la porte que je t'ai vue ainsi
dans
la lumière diffuse d'une lampe de chevet,
ta
tête s' inclinait, tu suivais du regard
les
phrases inconnues et magiques d'un livre.
J'ai
chéri cet instant où les mots sont absents
pour
décrire le bonheur de ces tous petits riens
qui
s'insinuent en vous, se cachent par instant
pour
vous surprendre encore et vous dire: c'est maintenant !
j'ai
effleuré nos draps, me suis glissé entre eux,
me
rendant invisible pour garder cette image
à
contre-jour de toi, te laisser dans ta bulle
éviter
qu'elle éclate: la lecture c'est sérieux !
J'ai même été jaloux de cette tendre attention
qu'à
l'écrit tu portais, t'emportant loin de moi.
Moi,
l'avaleur de mots, j'attendais silencieux,
l'éclat
de ton regard, ton émouvante silhouette.
Il est de ces instants où les mots sont absents
pour
décrire le bonheur de ces tous petits riens
qui
s'insinuent en vous, se cachent par instant,
pour
vous surprendre encore et vous dire: c'est maintenant !
Je
me suis assoupi. La lumière disparut
dans
le froissement des draps.Tes bras, fondu au noir,
enlacèrent
mon corps, s'enfuyant comme des ombres.
Je
t'entendis à peine: « je t'aime mon chéri ».
L'ai-je bien entendu dans ce demi-sommeil.
Peux-tu
me le redire, le chuchoter tout bas
et
même le répéter, le répéter encore?
Il
faut rêver les mots, les dire à contre-jour.
Il
est de ces instants où les mots sont absents
pour
décrire le bonheur de ces tous petits riens
qui
s'insinuent en vous, se cachent par instant,
pour
vous surprendre encore, vous dire: c'est maintenant !
!
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