samedi 19 octobre 2019

SOUVENIR D' ENFANCE

SOUVENIR D'ENFANCE
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En rapprochant ta chaise de la fenêtre ouverte,
les ombres de la pièce s'éloignaient peu à peu.

Le soleil se figeait sur une photographie,

celle d'une enfant qui souriait, pleine de vie.

D'un geste maîtrisé, effleurant son visage,

tu éclairais, d'un trait de pastel, son regard.


A ce bleu très discret  tu ajoutais du rose,
l'étalant sur ses joues, l'estompant peu à peu,

et d'un doigt attentif adoucissait son nez.

Dos au soleil, ta silhouette auréolée,

fragile et sensible, dessinait de ses mains

la magie d'un moment, me regardant conquise.



Quel est ce bruit secret, ce souffle qui, discret,
parcourt à l'infini les espaces de l'enfance ?

Est-ce ce  chuchotement, ce très doux crissement 

du pastel qui révèle une présence amie ?



Accroupi sur le sol, complicité muette,
je barbouillais sans fin, je coloriais la feuille

qui n'en avait jamais sans doute tant demandé.

Je m' arrêtais alors, laissant feuilles et crayons.

Cette dame qui faisait jaillir de la couleur

d'un simple noir et blanc. C'est sûr, c'était maman !


Dans le silence des ombres et sur le chevalet
où la photo parlait encore en noir et blanc,

ses mains imaginaient, par touches de pastel,

animaient un peu plus le noir et blanc sublime

sans même se rendre compte qu'il rayonnait déjà

mais l'enfant ne voyait qu'une maman heureuse.



Quel est ce bruit secret, ce souffle qui, discret,
parcourt à l'infini les espaces de l'enfance ?

Est-ce ce  chuchotement, ce très doux crissement 

du pastel qui révèle une présence amie ?



Sans doute, comme le pastel, n'était-elle qu'éphémère,
et son cœur si fragile s'est estompé trop tôt.

Son image est restée accrochée à mon âme.

Ce doux profil penché sur sa boite à malice,

sortant du bleu, du rouge, du jaune et du vert,

mélangeait avec moi quelques pigment magiques.


Ces couleurs mystérieuses, ces envolées lyriques,
dans l'inconscience des gestes qui parcourent ma peinture,

sont elles le souvenir de ces tendres séances ?

Est-ce ce même enfant qui dessine maintenant

et cherche dans l'abstraction, les formes incertaines

de l' amour maternel pour le rendre éternel?



Quel est ce bruit secret, ce souffle qui, discret,
parcourt à l'infini les espaces de l'enfance ?

Est-ce ce  chuchotement, ce très doux crissement 

du pastel qui révèle une présence amie ?


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